Choc du retour de voyage : comment surmonter la difficulté après l’Australie

Le retour de voyage est une expérience paradoxale. Après des mois, voire des années, à l’étranger, on rêve parfois de retrouver ses repères, ses proches, et une certaine stabilité. Mais une fois rentré, le choc du retour frappe de plein fouet. Ce qui semblait familier paraît soudain étranger, l’enthousiasme des premiers jours s’efface derrière un sentiment de décalage, et l’envie de repartir peut devenir obsédante.
Un an après mon retour d’Australie, je ressens encore les effets de cette transition. Entre le monde du travail français, le mode de vie différent et les relations qui évoluent, l’adaptation n’a pas été simple. Dans cet article, je partage mon expérience et mes réflexions sur les difficultés du retour après un long voyage, mais surtout, sur les clés qui m’ont aidé à les surmonter.
Difficultés du retour de voyage : le décalage avec son pays d’origine
Perdre son identité de voyageur
Quand je pars en voyage, et surtout quand je pars vivre dans un autre pays, je me sens plus libre que jamais. J’ai l’impression qu’il n’y a plus de limites et que le champ des possibles est ouvert. Je peux être qui je veux (ou qui je suis vraiment) et faire ce qui me plait. Aller à l’endroit où le vent me mène, là où je me sens le mieux, avec mon sac à dos et le strict minimum pour vivre.




En voyage, notre cerveau est stimulé en permanence. On voit de nouvelles choses tous les jours et on rencontre des personnes tout le temps, qui viennent de tous les horizons et de toutes les cultures. Chaque jour est une découverte.
Alors, forcément, le retour après ce périple est un choc.
Le retour au « train-train » quotidien après deux ans de périple
Après des mois d’aventure, tout s’arrête, du jour au lendemain. Aussitôt passées les retrouvailles, la routine reprend sa place. Tout devient moins excitant, tout semble « prévisible ». Il n’y a plus de place pour l’incertitude qui excite tant lorsqu’on est à l’étranger. Pendant une semaine, tu es content de retrouver ton lit, ta ville, tous tes vêtements et ta skin care. Puis après tu trouves déjà le quotidien maussade et ennuyant.
Si tu as un appartement à toi, tu as encore la chance de retrouver un chez-toi seul. Mais souvent, il faut repasser par la case « vivre chez ses parents » ou sur le canapé de tes potes, et ça, c’est un autre défi du retour à surmonter.
L’impression d’être une étrangère dans son propre pays
La façon de vivre et le rythme sont différents. La société aussi. Notre culture à laquelle on est si attachée devient comme quelque chose qu’il faut réapprivoiser. Parfois, on ne se retrouve plus dans les choses qu’on aimait tant faire avant. On n’apprécie plus aller dans ce café ou dans ce bar avec nos amis. Limite, on ne se sent plus bien « chez nous ».
Les gens et nos proches nous regardent parfois comme des aliens. Ils se se demandent comment on peut autant changer en parfois, si peu de temps.
Retour de voyage : le choc du monde du travail français
J’ai eu beaucoup de mal à aller travailler. En fait, j’ai même arrêté au bout de quelques mois tant je me sentais mal et en décalage avec cette façon de travailler et avec mes collègues.
Là où l’Australie valorise les expériences variées et te laisse ta chance même si tu as très peu de bagages, la France privilégie la stabilité et les parcours linéaires.
Il faut expliquer en long, en large et en travers pourquoi tu es partie vivre deux ans à l’étranger alors qu’on te proposait un super CDI dans ton secteur. Il faut justifier toutes les expériences et répondre encore et toujours aux mêmes questions « citez-moi 3 défauts et 3 qualités », « où vous voyez-vous dans 5 ans ? ».
Moins de flexibilité, des horaires plus rigides, une hiérarchie plus marquée. Voilà comme je vois le monde du travail français.
La question du salaire est tabou. Il n’y pas de possibilité de négociation, il faut attendre ton fameux rendez-vous annuel pour voir si tu as atteint tes objectifs.
Les Australiens eux, valorisent financièrement et verbalement ta motivation et ton envie de travailler dur et bien. Tant que le travail est fait comme il faut, ils sont beaucoup plus tranquilles et te laisse plus de liberté et la possibilité de prendre des initiatives.

Reconnecter avec ses amis et sa famille après un long voyage
- Des amitiés qui ont évolué . Certains amis ont avancé dans la vie. Ils sont mariés, ont fondé une famille ou ont un super emploi dans une grosse boite. Leurs aspirations et leur vision de la vie peuvent changer, tout comme la tienne. C’est assez brutal quand tu rentres. Ton monde a tourné, le leur aussi, mais quand tu reviens à la maison, tu as toujours l’espoir qu’il y a eu un bouton « pause » pour retrouver tes amis comme tu les as laissés.
- La famille et le retour aux attentes traditionnelles .Le pied à peine posé, tu dois te soumettre à la pression implicite de te « poser », retrouver un « vrai job », « reprendre une vie normale ». Toute ta famille t’assaillit de questions. Tu n’as pas le temps de te ressaisir face à ce qui se passe actuellement qu’on te demande déjà quelle est la prochaine étape. Et si ta vision du monde avait tellement changé que tu ne retournerais jamais aux attentes de notre société ?
- Gérer la frustration de ne pas être compris . Tu veux partager ton expérience, mais difficile de résumer deux ans de vie avec quelques anecdotes et quelques photos. Partir vivre à l’étranger est à la mode, mais ce n’est pas encore rentré dans les cases de la « normalité ». Ça attise la curiosité, mais au final, on se sent souvent seules avec nos émotions et nos ressentis, car peu de gens vivent la même chose. Il peut être facile de trouver une oreille attentive, mais bien plus compliqué de trouver quelqu’un qui comprend vraiment ce que l’on traverse.
Comment surmonter ce choc du retour de voyage ?
Exprimer son vécu
Partager mon vécu m’aide à faire mon « deuil » de cette vie de backpacker : sur mon blog, sur les réseaux, avec des amis ou des voyageurs ayant vécu la même chose. Seuls sont qui sont passés par la même chose m’aident à me sentir réellement mieux dans ce que je traverse.
Accepter la transition
Il faut du temps pour s’adapter lorsque l’on arrive dans un nouveau pays et il en faut également pour revenir. Accepter la transition et être patient. Il se peut d’ailleurs que cette transition ne se fasse jamais. Peut-être que le décalage est tellement énorme, que votre place n’est maintenant plus dans votre pays, mais ailleurs.
Se fixer de nouveaux projets
Je pense que c’est l’un des points les plus importants. J’ai fais l’erreur de revenir sans réel plan, mise à part vouloir profiter de mes proches et me poser. Finalement le retour a vite été très difficile et c’est en quittant mon poste et en me lançant dans l’entreprenariat que j’ai trouvé un moyen de me sentir mieux et en accord avec mon « nouveau » moi.
Ne pas voir le retour comme une fin
Je ne compte pas m’arrêter de voyager ! J’aimerais refaire un (ou des ?) PVT et également continuer de voyager de manière plus « traditionnelle ». Je compte aussi m’installer prochainement en Allemagne…
Un an après mon retour de voyage, quel bilan ?
Revenir d’une longue aventure à l’étranger, c’est un peu comme tourner la page d’un chapitre intense de sa vie sans savoir exactement comment écrire le suivant. Le choc du retour est bien réel, et il demande du temps, de l’adaptation, et souvent un « deuil » de ce que l’on a vécu ailleurs. Mais c’est aussi une occasion unique de grandir, de redéfinir ses priorités et d’apprendre à trouver l’équilibre entre la personne que tu es devenue et celle que tu étais.
Un an après mon retour d’Australie, je réalise que cette période de transition m’a permis de mieux me connaître et de construire un quotidien qui me ressemble.
Si tu traverses cette phase, sache que tu n’es pas seul(e). Accepte le processus, entoure-toi de personnes qui te comprennent et rappelle-toi que l’aventure ne s’arrête jamais vraiment, elle prend juste une nouvelle forme.
Avez-vous déjà vécu ce choc du retour ? Partagez votre expérience en commentaire !
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