Ma première crise d’anxiété : comprendre et surmonter

Ce jour-là, j’ai perdu le contrôle.

L’anxiété, on en entend parler partout, mais tant qu’on ne l’a pas vécue, il est difficile d’en saisir toute l’intensité. Pour ma part, je pensais qu’elle se résumait à un simple stress passager, une nervosité avant un événement important. Jusqu’au jour où je me suis retrouvé face à elle, sans échappatoire. Ma première crise d’anxiété a alors marqué un tournant dans ma vie, me plongeant dans une période de doutes et de peurs. Comment ai-je vécu cette expérience ? Quels ont été les signes avant-coureurs ? Et surtout, comment ai-je appris à l’apprivoiser ? Dans cet article, je vous partage mon histoire pour aider ceux qui vivent la même chose à se sentir moins seuls.


Les premiers signes de ma première crise d’anxiété et comment je l’ai géré

Dans mon premier article sur l’anxiété, Connaitre l’Anxiété : Mon Parcours Personnel, j’évoque mes premières angoisses lorsque j’étais très jeune, aux alentours de 12 ans.

Des terreurs nocturnes, des insomnies et une incapacité de dormir seule. Malgré l’absence de tentatives d’explications, tant par les spécialistes que par mes parents, je m’explique moi-même ces peurs et ce stress par un contexte familial très compliqué à l’époque.

En grandissant, j’ai connu de nombreux moments de souffrance psychologique et de symptômes lorsque j’étais stressée : crises de larmes, troubles digestifs, nervosité, irritabilité, palpitations…

Le réel moment où ça a dérapé, c’est lorsque j’étais en Australie. Sans raison et sans signes avant-coureurs, après presque deux ans passés dans ce pays. A ce moment-là, je travaillais comme opératrice pour un groupe céréalier. Les autres employés, mon copain et moi-même faisions une soirée pour célébrer la fin de la saison. Il y avait un barbecue, de l’alcool et de la musique. N’étant pas une grande fan de boissons alcoolisées, j’avais donc passé ma soirée à boire de l’eau.

J’étais en train de passer un super moment et d’un seul coup, je me suis mise à me sentir pas bien. J’étais nauséeuse, j’avais envie de vomir et je commençais à être confuse et ressentir des palpitations. Il faut dire que je connais bien ce genre de symptômes qui précèdent souvent un début de crise d’angoisse. D’ailleurs, j’arrive normalement à bien les gérer. Sauf que ce jour-là, après avoir supplié mon copain de me ramener chez nous, je n’ai pas réussi à atténuer ce début de crise.

La crise d’angoisse s’est transformée en véritable crise de panique, qui a duré au moins deux bonnes heures : sensation d’étouffement, hyperventilation, contractions musculaires involontaires, panique, perte de repères… Je voulais que mon copain appelle une ambulance, croyant réellement que j’étais en train d’avoir une crise cardiaque. Il m’était impossible de réfléchir et de me calmer. En fait, je croyais mourir et ça ne faisait que nourrir mon anxiété.

Après des heures à faire les cent pas, à marcher, et à parler avec mon copain pour tenter de m’apaiser et me rassurer, je me suis finalement endormie d’épuisement.


Ce que j’ai appris de ma première crise d’anxiété

Le retour et de forts symptômes de stress à gérer

Il m’aura fallu quelques jours pour me remettre de ce que je venais de vivre. Après toutes ces années d’angoisses sans réels gros symptômes physiques, je venais de vivre ma première crise de panique. Bien évidemment, j’étais terrorisée à l’idée que ça recommence. J’ai mis beaucoup de temps à comprendre que je n’allais pas mourir. Que tout ce que je ressentais n’était que mon cerveau et mes pensées qui avaient pris le contrôle de mon corps.

Je n’aurais jamais pensé que le cerveau pouvait être si puissant et te faire croire que tu vas mourir, alors qu’en vérité, rien ne se passe.

Mon copain a été d’un soutien énorme. Il a directement su qu’il n’y avait rien de grave et que je faisais une crise de panique. Il est resté calme et à l’écoute. Nous en avons beaucoup discuté par la suite.

Lorsque je suis rentrée d’Australie, peu de temps après cette crise, j’ai eu de forts symptômes d’angoisses pendant les premiers mois. J’avais souvent mal à la tête, mais aussi des troubles de la vision et une boule au ventre constante. Je perdais l’appétit et des kilos. Est-ce que j’arriverais à reprendre une vie normale ? Je n’avais même pas la force de voir mes amis.

Comprendre pourquoi j’ai eu cette crise d’anxiété

Heureusement, ma thérapeute était là et nous avons traversé ensemble cette épreuve. Je la voyais plus régulièrement en ce temps de crise. Nous essayions de décortiquer et de comprendre les raisons pour lesquelles le vase avait explosé.

L’aventure australienne fut pleine de beaux moments, mais également de nombreuses situations stressantes. Le retour après deux ans loin de mes proches et de la France a été un chamboulement. Je me retrouvais de nouveau chez mes parents, sans ma sœur et son soutien puisqu’elle avait déménagé chez son copain entre temps. J’étais également sans mon copain qui était retourné chez lui en Allemagne pour ses études. Je me sentais seule et en décalage complet avec la société, mon pays, et mes proches.

Le contexte social et politique français me faisait peur. Je me sentais en insécurité. Il y avait du bruit et du monde de partout. La vie allait trop vite pour moi, après tous ces mois à vivre et profiter pleinement.

Je me sentais coupable d’avoir peut-être trop repoussé mes limites en Australie et d’avoir ensuite mal anticipé mon retour.


Les premières stratégies pour apaiser mon anxiété

L’anxiété et les symptômes me rongeaient tellement que je suis allée voir un médecin pour demander une prescription de médicaments. Finalement, je n’en aurais jamais besoin.

Les symptômes se sont apaisés par eux-mêmes, avec le temps, petit à petit. J’ai repris une alimentation saine et une activité physique régulière. Je marchais beaucoup et je passais de nombreuses heures seule, à écrire et à écouter des podcasts sur l’anxiété. Je lisais des témoignages de personnes vivant la même chose et ça m’a énormément aidé.

J’ai trouvé un job et un petit studio à moi pour m’éloigner de ma famille et de la difficulté de vivre autour d’eux.

Je faisais également beaucoup d’exercices de respirations et de yoga pour me détendre. Tout ça en étant suivie de près par ma thérapeute.

Ce qui m’a réellement aidé c’est d’accepter ce que je vivais et de ne pas baisser les bras. Je devais me confronter à mon anxiété et ne pas la laisser gagner. J’ai pris mon temps et je me suis écoutée. Pas à pas, j’ai commencé à prévoir des activités et des moments avec mes amis et ma famille, tout en définissant mes propres barrières.

Je passais d’abord de petits moments avec eux, sans partir pour la journée. Lorsqu’on me proposait des évènements avec trop de monde et trop de bruit (en mode fête d’anniversaire dans un bar ou soirée en festival), je déclinais l’invitation. Je voulais me protéger émotionnellement et ne pas parler de tout ça à trop de monde. Il était important que j’aie ma routine pour lutter contre les angoisses, alors je m’imposais de rentrer chez moi assez tôt pour avoir mes heures de sommeil et faire mon sport le lendemain.


Mon regard aujourd’hui sur ma première crise d’anxiété

J’ai appris à m’écouter beaucoup plus, et à poser mes limites. Respecter mes envies et mes besoins. Accepter que certaines situations soient juste trop pour moi et trouver des solutions pour faire tout ce dont j’ai envie, en adoptant des stratégies pour vivre ces moments plus sereinement.

Mes conseils pour toi qui as déjà vécu une crise d’angoisse ou de panique, ou qui en vivras une un jour :

  • Demande de l’aide à un spécialiste, un thérapeute ou un médecin ;
  • Écoute ton corps et ses ressentis, ne repousse pas tes limites pour faire plaisir aux autres ;
  • Mets en place ta bulle de sérénité. Teste de nouvelles choses pour voir si cela t’aide et intègre-les dans ta routine si elles te font du bien (sport, activité manuelle, techniques de relaxation…) ;
  • Trouve du soutien dans tes proches, mais surtout dans les personnes qui vivent la même chose que toi (groupes Facebook, comptes Instagram…).

L’anxiété n’est pas une fatalité. On peut arriver à la gérer et on peut en guérir.


Ma première crise d’anxiété : un moment difficile mais bénéfique

Ma première crise d’anxiété a été une épreuve difficile, mais elle m’a aussi permis d’apprendre à mieux m’écouter et à mettre en place des outils pour aller mieux.. Si, au début, cette sensation oppressante me semblait insurmontable, j’ai peu à peu appris à l’accueillir, à l’écouter et à la gérer. L’anxiété n’est pas une ennemie à combattre coûte que coûte, mais un signal que notre esprit et notre corps nous envoient.

Si vous aussi, vous avez vécu un moment similaire, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Parler, partager, chercher du soutien peut faire toute la différence. Et surtout, rappelez-vous que l’anxiété ne définit pas qui vous êtes : elle fait partie du chemin, mais elle ne doit pas en être l’obstacle.

Voici quelques liens utiles :
➡️​ https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/trouble-panique/suivi-medical-vie-quotidienne#:~:text=Isolez%E2%80%93vous%20dans%20un%20endroit,et%20non%20sur%20ses%20sympt%C3%B4mes.
➡️​ https://www.psychologue.net/articles/10-facons-darreter-une-crise-de-panique

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