Les erreurs que font souvent les voyageurs anxieux (et comment les éviter)
Voyager quand on est sujet à l’anxiété peut être un vrai défi. Par peur de perdre le contrôle ou de ne pas se sentir bien, on met en place des stratégies censées nous rassurer… mais qui, parfois, font l’effet inverse. Certaines erreurs sont fréquentes chez les voyageurs anxieux et peuvent, sans qu’on s’en rende compte, amplifier le stress au lieu de le réduire.
Voici les pièges dans lesquels on tombe souvent… et comment les éviter pour voyager plus sereinement.
1. Trop planifier et vouloir tout contrôler
Une des erreurs les plus fréquentes chez les voyageurs anxieux, c’est celle d’avoir un planning précis pour se rassurer. Je sais, ça ne sonne pas vraiment comme une « faute ». Cependant, je vous l’assure, vouloir tout anticiper au millimètre près peut devenir une source de stress. Car en voyage, tout ne se passe jamais exactement comme prévu ! Un train en retard, un hôtel qui ne correspond pas aux photos… et c’est la panique.
Spoiler alert : il est très vite arrivé qu’une activité réservée des mois à l’avance ne puisse pas se faire ce jour-là à cause d’une mauvaise météo ou d’un bon rhume, par exemple. On se retrouve alors à devoir tout annuler, ou se tordre le cerveau pour reporter et trouver une nouvelle date qui rentre dans notre planning déjà bien serrée. Pire encore, on perd de l’argent, car il n’y a pas de possibilité de se faire rembourser.
👉 Comment l’éviter ?
- Planifier les grandes lignes (logements, transports principaux), mais laisser des plages de flexibilité. Réservez des activités qui nécessitent VRAIMENT une réservation longtemps à l’avance (type la Statue de la Liberté ou Notre-Dame de Paris), mais essayez de gérer le reste une fois sur place en fonction des conditions et de vos envies. Il en est de même pour les trajets. Assurez-vous votre aller-retour depuis chez vous et éventuellement le trajet de l’aéroport/gare au logement et laissez le reste se faire sur place avec l’aide des locaux.
- Se rappeler qu’un imprévu n’est pas une catastrophe, mais une opportunité de changement et d’évolution personnelle. C’est le moment parfait pour apprendre à lâcher prise et changer de perspective.
- Tester un voyage plus spontané sur une courte période, même juste une journée, pour voir que tout ne doit pas être sous contrôle. C’est souvent de ces moments que naissent les meilleurs souvenirs et les plus belles anecdotes de voyage.

2. Trop s’informer (et tomber dans l’hypervigilance)
Avant de partir, on passe des heures à lire des forums, regarder des avis et tomber sur les catastrophes naturelles qui ont déjà ravagé autrefois la destination que l’on a choisie pour les prochaines vacances… Résultat : au lieu de nous rassurer, on finit par nourrir notre anxiété avec des histoires effrayantes et des détails inutiles.
C’est ce qui m’est arrivé pour mon premier voyage à Bali. Je lisais partout des témoignages de personnes ayant eu le fameux « Bali belly » (la tourista inévitable de l’île) ou des histoires sur les nombreux accidents de scooter des touristes. Je suis donc arrivée sur place en ayant énormément de craintes et je me suis empêché beaucoup de choses dès le début de mon voyage. Après quelques jours, j’ai heureusement réussi à lâcher prise et à vraiment profiter.
👉 Comment l’éviter ?
- Limiter le temps passé à chercher des infos en ligne (fixer une durée max par jour). Surtout, vérifiez vos sources ! N’aller pas lire ou regarder tout et n’importe quoi.
- Ne pas se focaliser sur les avis négatifs (les gens partagent plus souvent leurs mauvaises expériences que les bonnes). Vérifiez aussi toujours de quand date l’avis. Tout évolue vite. Un mauvais commentaire sur un lieu ou un hôtel datant de 2012 n’est pas quelque chose sur lequel vous devez vous attarder.
- Accepter qu’il soit impossible d’être préparé à tout, et que ce soit normal. C’est d’ailleurs aussi valable aussi pour votre vie en France, donc prenez du recul et soufflez un coup. Tout va bien se passer.
3. Se surcharger mentalement et physiquement
Vouloir tout voir, tout faire, cocher toutes les cases… ça peut vite devenir épuisant. Et quand la fatigue s’installe, l’anxiété a plus de place pour s’exprimer.
👉 Comment l’éviter ?
- Adopter un rythme plus lent et s’autoriser des pauses.
- Se rappeler que moins mais mieux vaut mieux que tout mais stressé(e).
- Accepter que l’on ne puisse pas tout voir… et que ce soit OK. Il m’est arrivé trop souvent de tout faire trop vite. Je ne profitais même pas du moment, car je pensais déjà à l’heure à laquelle on devait être pour la prochaine activité. Résultat, j’énervais les personnes avec qui je voyageais et je me frustrais moi-même.

4. Vouloir éviter à tout prix les situations inconfortables
Éviter ce qui nous fait peur peut sembler être une bonne solution… sauf que ça entretient l’anxiété. Chaque fois qu’on évite une situation, on envoie le message à notre cerveau que c’était vraiment dangereux, et la peur devient plus forte la fois suivante.
👉 Comment l’éviter ?
- S’exposer progressivement : ne pas fuir directement, mais s’entraîner à gérer son stress. Par exemple, si passer une nuit hors de chez vous
vous effraie, réservez une nuit dans un hôtel ou une auberge de jeunesse près de chez vous peut être une bonne idée pour vous habituer, avant de partir à l’autre bout du monde. - Se rappeler que l’inconfort ne signifie pas danger.
- Noter ses victoires, même petites, pour voir ses progrès : demander son chemin à un inconnu ou prendre les transports en commun dans une nouvelle ville sans paniquer.
5. Trop écouter ses pensées anxieuses
Quand on est anxieux, le cerveau adore inventer des scénarios catastrophes : « Et si je me perds ? », « Et si je tombe malade ? », « Et si je fais une crise d’angoisse en plein vol ? ». On finit par croire à ces pensées et à s’auto-saboter avant même d’avoir vécu quoi que ce soit.
👉 Comment l’éviter ?
- Prendre du recul sur ses pensées et se demander : Est-ce un fait ou juste mon anxiété qui parle ? (la plupart du temps, c’est effectivement votre anxiété qui parle).
- Remplacer les pensées négatives en pensée positive. « Et si ça tourne mal ? » par « Et si ça se passait bien ? ».
- Se rappeler que la plupart des peurs ne deviennent jamais réalité, car l’anxiété nous ment constamment !
6. Vouloir voyager « comme tout le monde »
Regarder les autres s’éclater en voyage, partir sans stress, être ultra-sociaux… et se comparer à eux peut être très frustrant quand on est anxieux. On peut se sentir « anormal » et culpabiliser de ne pas profiter « comme il faut » ou « comme il se doit ».
👉 Comment l’éviter ?
- Accepter son propre rythme et ne pas se forcer à faire comme les autres. C’est là que vous allez dépasser vos limites et vous créer de vraies angoisses.
- Se rappeler qu’un voyage est une expérience personnelle, pas un concours.
- Se féliciter pour chaque petite victoire, même si elle semble anodine.

7. Oublier de prendre soin de soi
On peut parfois négliger son bien-être en voyage, en pensant que ce n’est pas une priorité : dormir peu, manger n’importe comment, ne pas écouter son corps… c’est les vacances alors on relâche tout, mais parfois trop.
👉 Comment l’éviter ?
- S’assurer d’avoir un minimum de confort (bien dormir, bien manger, s’hydrater).
- Prévoir des moments de calme dans son planning.
- Ne pas hésiter à s’accorder une journée plus « slow » si le besoin se fait sentir, voire une journée off sans rien. Juste du « farniente ».
En conclusion : apprendre à être bienveillant avec soi-même
Les voyageurs anxieux font beaucoup d’erreurs qui semblent être, pour eux, de super stratégies et techniques pour lutter contre leur stress. Pourtant, l’anxiété en voyage est normale, et il est possible de la gérer avec quelques ajustements. Le plus important est d’être bienveillant(e) avec soi-même, d’accepter qu’on ne soit pas parfait(e) et que le voyage parfait n’existe pas non plus.
Finalement, un voyage réussi, c’est celui où l’on arrive à avancer avec son anxiété, sans la laisser nous priver d’expériences. Alors, prêt(e) à partir ? 😊
